Bessan - Cocorico : le coq de la Croix de la Mission a retrouvé sa place après 25 années

Bessan - Cocorico : le coq de la Croix de la Mission a retrouvé sa place après 25 années

Bessan - Cocorico : le coq de la Croix de la Mission a retrouvé sa place après 25 années

Par ville de Bessan, le 23 Septembre 2024

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Cocorico : le coq doré de la Croix de la Mission, retrouvé dans des circonstances rocambolesques 25 ans après son vol en 1999, est revenu à l’endroit qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Et les Bessanais sont venus nombreux, malgré un fort orage, partager ce moment autour du maire, des élus et du curé de la paroisse.

Une occasion particulière pour s’unir autour de ce symbole, placé sur une œuvre monumentale appartenant à la ville, laquelle a véritablement profité de ces événements pour faire restaurer le volatile et engager la rénovation de la partie en ferronnerie de la croix.

Parapluies en main, les participants ont ainsi eu les yeux levés pour admirer la réalisation de restauration, en présence des artisans d’art l’ayant favorisé. Dans les différentes interventions, le volet patrimonial du monument, placé derrière l’église Saint-Pierre, a été présenté, le prêtre rappelant aussi le volet religieux qui accompagne cette croix posée pour marquer une mission catholique. Quant au maire, Stéphane Pépin-Bonet, sans dévoiler son identité, a tenu à lire un extrait du message adressé par celui qui avait « emprunté » le coq à l’époque.

Une bêtise de jeunesse expliquée non sans émotion par l’auteur : « Une fois la stupéfaction, la joie de l’avoir tenue entre nos mains, le coq est devenu un fardeau, puis une honte ». Et à la suite d’un décès, le volatile est réapparu physiquement et dans les mémoires avant de le renvoyer à un historien local qui l’a remis à la gendarmerie puis à la municipalité, son propriétaire. Et le maire de conclure : « Faut-il reprocher l’acte réalisé à l’époque ou faut-il le saluer pour sa repentance permettant aujourd’hui que nous soyons là unis autour d’une croix qui était presque devenue invisible au quotidien ? ». Un mot a également été fait en mémoire de M. SALVO qui avait créé le coq de substitution qui a été utilisé pendant 25 ans.

Photos : Jean Corzo, Jacques Granier.


Le discours de M. le Maire :

Nous sommes réunis pour un moment de joie. Cocorico ! Il est revenu suite à une sacrée promenade de 25 ans.

Après cette histoire rocambolesque, notre coq a été restauré et notre croix de la Mission (propriété de la commune) en grande partie rénovée.

Ce que nous vivons aujourd’hui nous le vivons :

grâce à un voleur repenti, originaire du village à l’époque,

grâce à un historien local soucieux du patrimoine que je tiens à remercier pour nous avoir alertés,

grâce à une population émue de ce retour,

grâce à des élus municipaux et intercommunaux conscients du patrimoine et ayant engagé la restauration qui nous rassemble aujourd’hui.

Si les différents intervenants vont évoquer le sens symbolique de ce coq et le travail de restauration qui a été brillamment réalisé, je souhaite vous lire un message que j’ai reçu de celui qui avait dérobé le coq.

Bien entendu, j’ai occulté son nom et les références à sa famille bien bessanaise. A mon avis, cette missive évoque les notions de repentance et de pardon. Monsieur le Curé, je le laisse à votre appréciation.

Cette personne m’écrit :

« Monsieur le Maire,

C’est moi qui ai dérobé le coq en 1999. Ce n'est pas l'alcool ou la fête qui m'ont poussé à monter en haut de la croix. C'est l'amour, et c'est le même amour qui m'a décidé à renvoyer le volatile doré chez lui.

Toute mon enfance mon papa m'a parlé de son affection pour ce totem. A l’occasion d’un événement familial, j'ai cru bon de prendre tous les risques pour lui offrir.

Une fois la surprise, la stupéfaction, la joie de l'avoir tenue entre ses mains, le volatile doré est devenu un fardeau, puis une honte.

Le lendemain, j'ai promis à mon papa de le ramener mais, par peur, je lui ai trouvé une autre habitation, caché chez ma maman à l’autre bout du département où il a passé une retraite de presque 25 ans.

25 ans pendant lesquels cet acte d'amour déraisonné s'est transformé en un souvenir coupable, jusqu'à l’automne 2023 où ma maman nous a quittés. Il a fallu vider son habitation et retomber sur ce larcin.

Je parlais plus haut d'acte d'amour. C'est l'amour de mes racines, l'amour de Bessan, l'amour des beaux objets, l'amour du patrimoine, l'amour de ma famille, l'amour de mon papa, de mes grands-parents et l'amour de ce coq, qui ont fait que j'ai trouvé le courage de le renvoyer chez lui.

Pourquoi l'avoir envoyé à cet écrivain local ? Simplement parce que j'étais sûr qu'il allait le reconnaître et en prendre soin alors que je ne connaissais absolument pas les alertes de l’historien sur ce vol dans le passé.

Voilà toute l'histoire. Monsieur le Maire, je suis tellement désolé et triste d'avoir fait ça aux Bessanais, j'ai honte pour ma famille.

Je reste à votre disposition si vous voulez en savoir plus ».

Que penser à la lecture de ces quelques lignes ? De mon côté, au-delà même de l’acte et de la prescription qui l’accompagne, ces mots m’ont touché.

Faut-il reprocher à cette personne l’acte réalisé à l’époque ou faut-il le saluer pour sa repentance permettant aujourd’hui que nous soyons là réunis et unis autour d’une croix qui était presque devenue invisible au quotidien ? Chacun se fera son idée.

Aujourd’hui, la beauté de cette croix rejaillit et le coq, symbole de notre pays, trône enfin à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Je n’aurai donc qu’un seul mot pour clôturer mon intervention : MERCI.

Merci à tous ceux, qui de près ou de loin, ont participé à la renaissance de cette croix et du retour de son coq, de notre coq, de notre patrimoine pour lequel nous devons encore plus avoir de l’attention car, ne l’oublions pas, notre passé construit notre avenir (...).

Bessan - Cocorico : le coq de la Croix de la Mission a retrouvé sa place après 25 années

 

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